Qu’est-ce que le degré d’autonomie ?

Il désigne la capacité d'un individu à être autonome dans son quotidien. Selon les référentiels, son évaluation peut se baser sur plusieurs critères, dont :

  • la capacité de la personne à se déplacer,
  • sa capacité à réaliser les actes de la vie quotidienne : s'habiller, faire sa toilette, s'alimenter, etc.
  • ses capacités cognitives : prendre des décisions réfléchies par exemple.

Le niveau de dépendance d’un individu est évalué en cas de perte d’autonomie et de situation de dépendance. Les deux peuvent résulter de facteurs comme : une maladie (Alzheimer, Parkinson, etc.), un handicap physique (invalidité, etc.) ou encore un trouble psychique.
 

Quels sont les signes d’une perte d’autonomie ?

Plusieurs signes à la fois physiques et psychiques doivent vous alerter :

  • des troubles de l’équilibre, entraînant des difficultés à se lever et/ou à se déplacer, voire des chutes,
  • une fatigue importante et récurrente, y compris pour les actes de la vie quotidienne,
  • une perte d’appétit et/ou une dénutrition progressive,
  • une altération de l’humeur, pouvant entraîner de l’isolement, de l’irritabilité, de l’agressivité, de l’anxiété ou même une dépression,
  • une diminution des capacités cognitives : mémoire, raisonnement, langage, etc.

Les systèmes d’évaluation AGGIR et AVQ vont permettre de calculer le degré d'autonomie de la personne présentant l’un de ces signes.
 

Pourquoi évaluer le degré d’autonomie d’un proche ?

Quelle que soit la situation de votre proche, la mesure de son degré de dépendance peut intervenir pour plusieurs motifs :

  • Bénéficier d’un soutien financier. Selon le degré de dépendance, différentes aides comme l’APA peuvent être accordées.
  • Faire jouer les garanties d'un contrat d’assurance. Plusieurs contrats permettent d’assurer le risque de dépendance, dont l’assurance dépendance, l’assurance prévoyance et l’assurance emprunteur. Evaluer le degré de perte d’autonomie est alors indispensable pour bénéficier des garanties du contrat.
  • Choisir un hébergement adapté. Connaître le degré de perte d’autonomie aidera à décider entre le maintien à domicile avec aide, l’hébergement en résidence senior ou encore l’accueil en EHPAD.

Selon le (ou les) motif(s), l'évaluation pourra être réalisée par l'équipe médico-sociale APA(3), le médecin coordonnateur d'un EHPAD, ou un médecin-conseil de l’assureur.

4 millions de seniors seront en situation de perte d’autonomie en 2050 selon les prévisions de l’Insee.
Source : 4 millions de seniors seraient en perte d’autonomie en 2050 - Insee, 2019

Mesurer le degré d’autonomie avec la grille AGGIR

L’analyse de 17 activités
La grille AGGIR est le principal référentiel utilisé pour évaluer le niveau de perte d’autonomie d’une personne. Ce référentiel est employé :

  • lors d’une demande d’allocation personnalisée d’autonomie (APA),
  • lors d’une admission en EHPAD,
  • lors d’une demande d’aide pour bien vieillir auprès des caisses de retraite.

L’évaluation repose sur 17 variables, notées de A à C, du plus autonome au plus dépendant. Elles sont réparties en deux catégories :

  • Les 10 variables corporelles et mentales : communiquer, faire sa toilette, s’habiller, se déplacer, etc.
  • Les 7 variables domestiques et sociales : préparer le repas, gérer ses affaires, faire le ménage, etc.

À noter : pour déterminer le GIR(4), seules les 10 variables corporelles sont prises en compte. Les activités domestiques et sociales apportent uniquement des informations complémentaires, dans le cadre d’un plan de maintien à domicile par exemple.

Le classement dans l’un des 6 GIR
En fonction de la capacité de la personne à réaliser ces différentes activités, celle-ci est classée dans un GIR. On distingue 6 niveaux différents.

Ce tableau référence les 6 niveaux de perte d'autonomie, appelés GIR, prévus par la grille d'évaluation AGGIR.
GIR 1        L’état de la personne nécessite une présence indispensable et continue, en raison de fonctions mentales et physiques gravement altérées
GIR 2- Soit la personne est alitée ou dans un fauteuil et ses fonctions mentales sont partiellement altérées 
- Soit la personne est capable de se déplacer, mais ses fonctions mentales sont gravement altérées
GIR 3La personne a conservé intégralement son autonomie mentale et partiellement son autonomie de déplacement. Mais elle a besoin d’une aide quotidienne pour les soins corporels
GIR 4La personne a besoin d’aide pour les soins corporels et les repas, bien qu’elle soit capable de se déplacer au sein de son logement
GIR 5La personne a besoin d’une aide ponctuelle pour le ménage, la toilette et la préparation des repas.
GIR 6La personne est autonome pour les actes essentiels de la vie courante

Bon à savoir : Il est possible de demander une nouvelle évaluation auprès du service approprié si le niveau d'autonomie évolue.
 

Évaluer le degré de dépendance avec la grille AVQ

L’évaluation de 6 actes quotidiens
Le second référentiel utilisé est la grille AVQ. Les assureurs l’utilisent surtout dans le cadre des assurances dépendance mais également pour les contrats de prévoyance ou d’assurance emprunteur intégrant la garantie PTIA(5).

Un expert mandaté par la compagnie d'assurance réalise le plus souvent l'évaluation du degré d'autonomie. L’analyse repose sur la capacité de la personne à réaliser 6 actes essentiels de la vie quotidienne :

  • la toilette,
  • l'habillage,
  • l'alimentation,
  • la continence,
  • le déplacement,
  • les transferts, d'un lit à une chaise par exemple.

Un classement selon 4 niveaux
La personne en situation de perte d'autonomie est alors classée dans l'un des 4 niveaux prévus par la grille AVQ.

Ce tableau référence les 4 niveaux de perte d'autonomie prévus par la grille d'évaluation AVQ.
Niveau 1    La personne est dans une situation d’indépendance relative car incapable de réaliser 2 AVQ sur 6
Niveau 2La personne est incapable de réaliser 3 AVQ et a besoin d'une supervision
Niveau 3La personne a besoin d’une assistance partielle car elle est incapable de réaliser 4 AVQ
Niveau 4La personne est incapable de réaliser 5 ou 6 AVQ et a besoin d'une assistance totale

A noter : à ces 2 grilles d’évaluation, certains assureurs peuvent ajouter des tests pour évaluer l'état de dépendance psychique d'une personne : le test de Folstein encore appelé « Mini Mental Score » ou le test de Blessed. 
Ils s’appuient sur ces grilles ou tests qu’ils assemblent parfois entre eux.

(1)  AGGIR : Autonomie gérontologie groupe iso-ressources
(2)  AVQ : Actes de la vie quotidienne
(3)  APA : Allocation personnalisée d'autonomie
(4)  GIR : Groupe iso-ressources
(5)  PTIA : Perte totale et irréversible d’autonomie

Cet article est rédigé selon les principes du « langage clair ». En savoir plus

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