Le cyberharcèlement, c’est quoi ?

Le cyberharcèlement désigne des agissements répétés par le biais des technologies numériques pour porter atteinte à une personne. Il se manifeste par des : 

  • insultes, 
  • moqueries, 
  • menaces, 
  • usurpation d’identité, 
  • diffusion de rumeurs ou de contenus humiliants(2).

Il constitue un délit pénal réprimé par l’article 222-33-2-2 du Code pénal, avec des circonstances aggravantes si la victime est mineure(3).

Même un seul message peut suffire si l’auteur agit en groupe ou si le message est vu massivement. Les critères essentiels retenus par la loi sont la répétition et l’intention de nuire.

Pourquoi l’exposition des enfants est-elle si forte ?

Selon une enquête de la CNIL en 2021, les enfants ouvriraient en moyenne leur premier compte sur un réseau social dès l’âge de 8 ans et demi(4).

Le numérique est devenu le principal espace de sociabilité chez les jeunes. Les écrans occupent une place centrale dans les échanges entre pairs, les jeux, les devoirs… ou les conflits. 67 % des enfants de primaire sont inscrits sur les réseaux sociaux et messageries, 93 % au collège(5) !

Or, les plus jeunes manquent de recul sur la portée de leurs publications ou sur les effets de leurs réactions : likes, partages, émojis. 34 % des enfants interrogés reconnaissent avoir participé à un acte de harcèlement pour « rigoler », « se venger », ou « imiter les autres ».

Des conséquences graves sur la santé mentale

Le cyberharcèlement peut engendrer un profond mal-être émotionnel : angoisse, repli, tristesse durable. 58 % des jeunes victimes déclarent avoir perdu confiance en eux(5). Près de 30 % ont eu des pensées suicidaires, selon l’association e-Enfance(5).

Ces violences isolent la victime qui s’interdit d’en parler par peur de ne pas être crue ou d’aggraver la situation.

Comment détecter un cas de cyberharcèlement ?

Certains signes peuvent alerter. Ils doivent vous pousser à en parler avec votre enfant :

  • comportements inhabituels : anxiété, troubles du sommeil, maux de ventre récurrents, pleurs fréquents. Chez les plus jeunes, cela peut aussi se traduire par des régressions : pipi au lit, crises inexpliquées…
  • changement d’attitude avec les écrans : panique à la réception de messages, suppression soudaine de comptes,
  • baisse de motivation scolaire, isolement, refus d’aller en classe, perte d’objets…

Comment réagir en tant que parent ?

Il est recommandé de créer un climat de confiance en écoutant votre enfant sans minimiser ce qu’il vit. Voici ce que vous pouvez faire ensuite : 

  • conserver des preuves : captures d’écran datées, copies de messages ou de publications,
  • signaler les contenus sur les réseaux sociaux concernés et sur le site PHAROS,
  • contacter l’établissement scolaire si d’autres élèves sont victimes,
  • appeler le 3018 : ce numéro anonyme et gratuit est dédié aux jeunes victimes de violences numériques. Le 3018 peut aussi intervenir auprès des plateformes pour faire supprimer du contenu rapidement,
  • porter plainte.

Dans tous les cas, évitez d’entrer directement en contact avec l’auteur.

Bon à savoir : la loi n° 2022-299 du 2 mars 2022 reconnaît le harcèlement scolaire, y compris numérique, comme un délit(6).

Si votre enfant montre des signes de souffrance psychique, il peut être utile de prendre rendez-vous avec un psychologue ou un médecin.

Comment prévenir le cyberharcèlement dès le plus jeune âge ?

Les réseaux sociaux font partie du quotidien des jeunes. Pour créer un compte sur la plupart des plateformes, l’âge minimum requis est de 13 ans. Pour protéger les enfants, la loi française du 7 juillet 2023 fixe l’âge de la majorité numérique à 15 ans. Un jeune peut donc s’inscrire seul sur un réseau à partir de cet âge. Avant, une autorisation parentale est nécessaire.

Il est indispensable d’accompagner les premiers pas numériques de votre enfant pour prévenir certains risques. Vous pouvez :

  • installer ensemble les applications.
  • paramétrer les comptes en activant les profils privés, en désactivant la géolocalisation ou les commentaires.
  • utiliser un outil de contrôle parental pour adapter les contenus accessibles à l’âge de votre enfant et limiter le temps d’écran.
  • discuter avec votre enfant pour l’aider à acquérir des repères : réfléchir avant de publier, prendre conscience que tout laisse une trace, signaler ce qui lui semble injuste.

Respect, empathie et sens des responsabilités sont également des valeurs à transmettre dès le plus jeune âge. Elles aideront votre enfant à grandir avec confiance dans le monde numérique et pourront contribuer à faire reculer les actes de cyberharcèlement.

Sources 
(1)  Cyberharcèlement - e-enfance.org 
(2)  Cyberharcèlement (harcèlement sur Internet) - Service Public.fr(3)  Article 222-33-2-2 du Code pénal - Légifrance(4)  Droits numériques des mineurs - la CNIL (5)  Le harcèlement des jeunes - Etude Caisse d'Epargne e-enfance/3018(6)  Le harcèlement scolaire devient un délit - Info.gouv.fr
 

La Fondation CNP Assurances se mobilise pour un meilleur usage des écrans

L'impact des écrans est devenu un enjeu majeur de santé publique. Dès leur plus jeune âge, les enfants évoluent dans un environnement où les écrans sont omniprésents. Leur consommation croît inexorablement avec des effets nocifs sur la santé mentale des jeunes : troubles du langage, problèmes de concentration, isolement…  

Dans le cadre de son engagement « Pour la santé des jeunes », la Fondation CNP Assurances se mobilise en 2025 pour accompagner les parents et leurs enfants, à travers 3 actions :

  • Son soutien au défi « 10 Jours Sans Ecrans » : organisée depuis 2018, cette opération consiste à apprendre aux jeunes à maîtriser la place des écrans dans leur quotidien. Elle s'est déroulée en mai au sein de centaines de structures éducatives sur tout le territoire.
  • Sa campagne de sensibilisation « Les Darons » : notre Fondation a choisi l'humour pour déculpabiliser les parents sur les risques de la surexposition aux écrans. Sa campagne de communication les interpelle avec des slogans provocateurs : « Soyez une daronne qui casse grave la tête. Soyez un papa moins cool que celui de Lucas. »
  • Son soutien au documentaire « Les Ecrans-rois » : réalisé par Carole Bienaimé-Besse, ce film aide à comprendre le fonctionnement de notre cerveau et celui des jeunes face au écrans. Il propose des solutions concrètes pour aider les parents, les éducateurs et les adolescents à reprendre le contrôle.

En savoir plus sur les actions de la Fondation


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