Aujourd’hui, un Français sur cinq a 65 ans ou plus. Une part qui devrait atteindre le quart de la population d’ici vingt ans, selon les prévisions de l’Insee. Face à ce vieillissement annoncé, les Français sont nombreux à s’interroger sur le financement de leur retraite et la prise en charge de la dépendance.

Selon les estimations, la France compterait en 2030, 2,7 millions de seniors en plus et 400 000 « moins de 20 ans » en moins. Résultat : il n’y aurait plus qu’1,6 cotisants pour 4 retraités.
Une tendance démographique qui ne rassure pas les Français et qui s’ajoute à leur crainte des répercussions de la crise économique sur le long terme : 65 % déclarent ainsi vouloir renforcer leur épargne au cours des prochains mois pour faire face aux « coups durs » ou pouvoir partir plus tôt à la retraite, selon un récent sondage Odoxa. D’autant que seuls 24 % d’entre eux estiment que le système actuel par répartition leur permettra d’avoir une retraite correcte. 

750 000 souscripteurs séduits par le PER


Alors que la réforme des retraites est suspendue, le gouvernement, conscient de l’enjeu, a permis la naissance, à l’occasion de la loi dite PACTE, du Plan d’Epargne Retraite (PER) universel, plus souple que les dispositifs antérieurs. Les premiers PER, lancés à l’automne 2019, ont déjà séduit 750 000 souscripteurs mais bon nombre de Français privilégient d’autres moyens de financement de leur retraite. 

Les plus plébiscités, selon une étude Odoxa : l’achat d’une résidence principale et l’épargne mensuelle sur un livret, pour respectivement 43 % et 37 % des répondants.
Une meilleure information sur le PER pourrait être la clé d’un plus grand succès. Notamment une information prodiguée par les assureurs, qui jouissent d’une crédibilité certaine sur le sujet. 72 % des Français estiment ainsi que ces derniers seront des acteurs majeurs dans le financement des retraites, d’après l’institut de sondage BVA.

Perte d’autonomie : 3 millions de Français concernés en 2030


Autre conséquence du vieillissement de la population, la perte d’autonomie devrait concerner 3 millions de Français en 2030. L’enjeu d’accompagner cette dépendance, exacerbé par la crise sanitaire, sera crucial dans les années à venir. A titre d’exemple : 108 000 places supplémentaires en EPHAD seront nécessaires d’ici 10 ans selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques).

Pas étonnant dans ce contexte de voir les Français s’interroger sur le financement de cet accompagnement : 92 % le placent au cœur de leurs préoccupations, selon un récent sondage Odoxa. Surtout que les prises en charge actuelles ne les satisfont pas : 68 % les jugent mal anticipées et 72 %, insuffisantes pour le coût qu’elles représentent.

74% des Français intéressés par une assurance dépendance


Quelles solutions pour un meilleur financement ? Pour les répondants, il faudrait chercher du côté du progrès scientifique, de la réorientation budgétaire et de la diminution des coûts de prise en charge. A l’inverse, ils sont opposés à un prélèvement des particuliers (impôts, taxe ou TVA).

Outre un financement par des tiers, ils sont favorables à un financement individuel et privé. Et sur ce point, les assureurs pourraient bien avoir une carte à jouer : 74 % des répondants seraient intéressés par une assurance dépendance qui passerait par le versement d’une rente ou d’un capital à l’assuré en perte d’autonomie.