Paris, le 31 mars 2016

Depuis la dernière rentrée des classes, l’école de l’Association Notre-Dame à Neuilly (en banlieue parisienne) a « recruté » deux assistants des professeurs d’un genre nouveau : des robots humanoïdes, autonomes et interactifs.

Baptisés « Nao », ils ont été conçus en 2005 par la start-up française Aldebaran Robotics (rachetée depuis par le japonais Softbank) qui a fait de l’utilisation de ce modèle de robot en milieu scolaire un axe prioritaire de son développement.

A ce jour, environ 200 Nao ont été mis en service au sein d’environnements éducatifs spécialisés, principalement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Aucun en France dans le cadre d'une expérience pérenne, jusqu’à ce mois de septembre 2015 grâce au projet porté par un collaborateur de CNP Assurances et financé par la Fondation CNP Assurances.

Au départ, Nao était commercialisé comme outil de recherche en informatique et robotique. C’est par hasard que des utilisateurs se sont aperçus qu’il était particulièrement apprécié des enfants autistes. Dès lors des applications d’apprentissage ont été développées.

A Neuilly, l’école qui mène cette expérimentation est un institut d’éducation spécialisé accueillant une centaine d’enfants handicapés moteurs, âgés de 3 à 16 ans. Un certain nombre souffre de troubles d’apprentissage ou du comportement dits « associés » (lenteur, dyslexie, déficit d’attention, troubles de type autistique…).

Atout pédagogique majeur : la programmation des robots avec les enfants

Le projet de l’équipe pédagogique vise à s’appuyer sur les capacités programmatiques des deux robots pour travailler notamment sur le thème des émotions (les identifier, les comprendre, les classer) mais aussi favoriser les apprentissages plus traditionnels que sont les mathématiques, le français ou encore l’amélioration du schéma corporel par des exercices de danse.

S’ils disposent d’un contenu pédago-éducatif propre, les deux Nao ont la particularité d’être programmables pendant une séance de travail, favorisant ainsi plus largement l’interactivité avec les enfants. Bien sûr, le niveau d’utilisation des robots se fait en fonction de l’âge et du niveau des élèves. (Voir la vidéo ci-dessous.)

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Avec les plus jeunes, par exemple, les enseignants font simplement parler Nao : il va leur demander leur prénom, le temps qu’il fait… des exercices interactifs élémentaires. A l’inverse avec les plus grands, il s’agit de travailler sur la programmation pour agir directement sur le comportement du robot : lui faire exécuter une chorégraphie ou écrire une histoire que Nao racontera ensuite selon une mise en scène définie.

Selon les premiers retours d’expérience, l’adhésion des enfants a été immédiate ; les robots rebaptisés « David » et « Nana » sont devenus leurs mascottes. Les élèves se disent beaucoup plus motivés par les apprentissages et osent plus facilement répondre à une question lorsqu’elle est posée par le robot plutôt que par l’enseignant.

Du côté des professeurs justement, l’évaluation de ce dispositif expérimental s’avère positive malgré une mise en route délicate et quelques bugs récurrents. La programmation du robot et les résultats obtenus produisent chez les élèves une véritable fierté, atout non négligeable pour l’éducation d’élèves en difficulté ; c’est probablement la piste d’utilisation la plus viable car elle offre le plus de potentialités pédagogiques pour les classes de l’école primaire et du collège.

La vidéo - L’innovation au service de l’éducation : « Nao à l’école » - a été tournée début mars 2016 par la Fondation CNP Assurances dans les classes de l’école de l’Association Notre-Dame ; les enseignantes y témoignent de l’expérimentation pédagogique en cours.