73 % des Français ont une bonne image de la télémédecine, selon un baromètre d’Odoxa pour l’Agence du Numérique de la Santé, publié en janvier 2021. Un score important pour une pratique de plus en plus connue, comprise et encadrée. Pourtant, les Français sont parmi ceux qui y recourent le moins en Europe de l’Ouest. Zoom sur ce paradoxe et sur une transformation clé de « l’expérience patient ».
La pratique de la télémédecine n’est pas nouvelle, elle tend toutefois à être de plus en plus appréciée des populations européennes, française et italienne en tête. Un engouement à relier à la crise sanitaire. En effet, environ 70 % des Français et des Italiens – contre 54 % seulement des Allemands – sont convaincus que la télémédecine aide grandement à nous sortir de la situation actuelle et nous aidera à gérer de potentielles nouvelles crises sanitaires.
Autre explication : le taux de satisfaction. Ainsi, 88 % des Français ayant déjà eu recours à la téléconsultation en sont satisfaits. C’est 9 % de plus qu’en juin 2020, ce qui les positionne parmi les Européens les plus satisfaits, juste derrière les Allemands.
Une progression de la téléconsultation plus faible que chez nos voisins
Malgré cela, seuls 20 % des Français indiquent avoir déjà utilisé la téléconsultation. Et si ce pourcentage a augmenté de 14 points depuis juin 2020, il reste très faible au regard de nos voisins. En effet, plus de la moitié des Espagnols ou encore 42 % des Britanniques y ont déjà recouru.
Mais d’où viennent les réticences des Français ? Tout d’abord, ils sont 56 % à considérer que la téléconsultation est moins efficace qu’une consultation physique – un taux non négligeable mais qui est le plus faible d’Europe de l’Ouest. Par ailleurs, 65 % des opposants à la téléconsultation considèrent que c’est une méthode impersonnelle, qui « déshumanise » la relation patient-médecin.
Deux freins qui pourraient être levés par les médecins eux-mêmes. En effet, le baromètre conclut que la confiance en son médecin est LE critère clé pour développer la téléconsultation : 70 % des Français accepteraient de la pratiquer si leur médecin leur proposait. Sans compter que 68 % des réfractaires interrogés ne savaient pas qu’elle était entièrement remboursée par l’Assurance Maladie. De quoi leur faire sauter le pas !