Le 06 mars 2018

Chaque année, nos collaborateurs offrent de leur temps et de leurs compétences à des associations. Ils en sont même parfois les initiateurs.

Afin de valoriser et de soutenir l’engagement de nos collaborateurs dans leurs projets, la Fondation CNP Assurances aide depuis sa création leurs initiatives en faveur de la santé publique, du handicap et de l’éducation, qui sont les priorités de notre Groupe.

57 projets de collaborateurs ont été soutenus par la Fondation CNP Assurances depuis 2011, dont 13 projets en 2017.

Interview de Marc Loubatier, Chargé d’Etudes et de coordination chez CNP Assurances et grand voyageur, de retour de sa mission solidaire au Cameroun

En novembre dernier, Marc Loubatier est parti pendant quinze jours avec l’association Planète Urgence en congés solidaire dans le Parc National de Campo Ma’an au Cameroun, un des projets soutenus par notre Fondation.

Il y a conduit, avec cinq autres volontaires, des enquêtes socio-économiques auprès de la population locale, soit 340 habitants /39 ménages, répartis dans 6 hameaux. Ces entretiens avaient pour but d’évaluer les besoins des habitants, étape préalable à la mise en place d’actions de développement en matière d’accès aux soins de santé, d’éducation et d’alimentation.

Marc est revenu avec le sentiment d’avoir rempli sa mission et d’avoir vécu une expérience « gagnant-gagnant ».

Comment se sont déroulés ces entretiens avec la population locale ?

La première journée a été consacrée à un focus groupe destiné à instaurer un climat de confiance. Concrètement, le chef de village et le conservateur du Parc ont réuni dans la case à palabres une vingtaine de villageois représentant un échantillon de la population : femmes, hommes, jeunes gens, personnes âgées… Le principe était d’échanger avec eux sur un mode de libre parole. Une occasion de nous présenter et de faire connaissance de manière assez informelle.

Dès le lendemain, nous avons débuté notre enquête. Par groupes de deux ou trois, nous avons fait du porte à porte, nous présentant dans chaque maison, au gré des horaires du travail aux champs. Logés dans le village, nous vivions au rythme des habitants, levés et couchés comme eux avec le soleil. Nos journées commençaient ainsi à 7 heures pour s’achever à 18 heures avec une pause en milieu de journée quand la majorité des villageois vaquaient à leurs activités agricoles. Nous utilisions à cet effet un questionnaire type dans lequel nous abordions les principales questions suivantes : conditions de vie, relations avec les autorités, activité économique, besoins essentiels, traditions, religion, habitudes alimentaires, santé, accès à l’eau potable…

Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?

Parfois, sur un plan technique : compte tenu d’une alimentation en électricité régulièrement déficiente, nous nous appliquions à rédiger chaque soir notre rapport, afin qu’il soit bien terminé avant notre retour. Nous devions en effet le transmettre au conservateur du Parc sous forme d’une clé USB, faute de connexion internet…

Quels enseignements ont émergé de ces enquêtes ?

Tout d’abord, il faut savoir que c’était la première fois qu’un tel travail de recensement de données sociologiques était réalisé dans ce village. Les questionnaires permettaient d’évaluer la composition de chaque foyer : âge, sexe, nom, ethnie, statut matrimonial, niveau scolaire, métier exercé, revenus, religion, santé, conditions d’habitation, salubrité, accès aux médias (radio…), connaissance du Parc, degré de sensibilisation au développement durable… Autant d’informations précieuses au plan local, notamment pour le conservateur du Parc.

Pour ce qui nous concerne, l’analyse des données collectées a permis de faire émerger des pistes de développement, but premier de notre mission.

Quels axes d’amélioration ont été identifiés ?

L’agriculture est l’activité principale des habitants de cette région qui produisent pour leur autoconsommation. La chasse et la coupe du bois étant interdites dans le Parc, zone protégée, il faut développer de nouvelles activités générant des revenus, de manière à éviter que les villageois aient à puiser dans ces ressources naturelles.

L’éco-tourisme est ainsi apparu comme une solution intéressante : il pourrait prendre la forme de visites guidées par les villageois.

Une autre demande, forte, a aussi émergé de nos enquêtes : la création d’une case de santé. De fait, l’hôpital le plus proche est situé à 18 km. Et on manque cruellement de moyens de transport pour s’y rendre : quatre motos pour 350 habitants, c’est peu et dangereux. Le village déplore la perte d’enfants lors d’accouchements.

Nous avons par ailleurs identifié la possibilité de développer l’élevage, aujourd’hui très artisanal, en créant un bâtiment clôturé, ce qui permettrait au village de gagner en salubrité. Sans compter que la population serait ainsi moins tentée de chasser dans le Parc.

Développer une agriculture par la mise en commun de bonnes pratiques et de matériel au sein d’une case agricole parait un autre axe d’amélioration à explorer.

Enfin, il faudrait développer l’école : pour l’heure, le village ne compte que trois instituteurs, pour quelque 80 élèves.

Que retenez-vous à titre personnel de cette expérience ?

Le sentiment d’avoir pris part à une mission « gagnant-gagnant » : en contrepartie de l’apport de mes compétences, j’ai pu partager ces quelques jours en immersion dans le village et découvrir ainsi une culture de l’intérieur.

Surtout, je retiens la nécessité de favoriser l’autonomie des populations locales. Planète Urgence agit en ce sens. Au cours de notre formation initiale, elle nous a alertés contre l’effet parfois négatif du seul don. Comme dit l’adage, « Ne me donne pas un poisson, apprends-moi plutôt à pêcher… »

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