Entretien avec Antoine Lissowski, directeur général de CNP Assurances

Question 1/7 : Pendant la crise sanitaire, les assureurs ont été très sollicités. Qu’a fait CNP Assurances ?

Nous avons pris des mesures en temps réel pour soutenir les assurés, en relation avec nos partenaires. Les délais de paiement des cotisations ont donné de l’oxygène aux clients entreprises et aux travailleurs indépendants. Aux jeunes bénéficiant du report d’échéances de leur prêt étudiant, nous avons accordé le report automatique des échéances de leur assurance emprunteur, mais maintenu les garanties. Dans le sillage de la profession, nous avons pris en charge les arrêts de travail des assurés en longue maladie et des femmes enceintes et, au-delà des garanties contractuelles, décidé de prendre en charge les arrêts de travail pour garde d’enfants dès le premier jour de fermeture des écoles. Nous avons aussi fait jouer la solidarité et pris de nombreuses initiatives en faveur des personnes particulièrement impactées par la crise : soignants, étudiants, personnes âgées isolées et femmes en danger.

 

Question 2/7 : L’attente vis-à-vis des assureurs est de plus en plus forte. À quoi servent les assureurs de personnes aujourd’hui ?

Les assureurs sont là pour absorber les crises traversées par leurs clients. Ils sont aussi là pour résister aux crises qui secouent la société, et les réflexions en cours visent à mettre en œuvre des partenariats public/privé innovants pour mieux répondre à ces situations extrêmes. Le rôle des assureurs de personnes comme CNP Assurances est aussi d’anticiper les évolutions sociétales, je pense au vieillissement de la population, à la question de la dépendance et aux fractures qui se dessinent, en y apportant des solutions positives, utiles et accessibles au plus grand nombre, et ce, durablement.

 

Question 3/7 : Quels sont les principaux enjeux pour le secteur de l’assurance ?

Le premier tient aux taux d’intérêt durablement bas qui pénalisent l’épargne des classes moyennes. Il nous faut dynamiser l’épargne des Français tout en la protégeant, la flécher davantage vers des unités de compte soigneusement sélectionnées et créer une logique de sécurité en dehors du tout-euros. Le deuxième enjeu du secteur de l’assurance, c’est l’émergence d’une nouvelle famille de risques « planétaires » : la pandémie avec ses multiples conséquences et le réchauffement climatique. Face à des risques aussi universels, le métier d’assureur est interrogé et réclame un dialogue ouvert entre les acteurs publics et privés pour envisager des mécanismes exceptionnels. Aux assureurs d’inventer des solutions de protection en cas de coup dur.
 

Question 4/7 : Quelle leçon tirez-vous de cette crise ?

Je retiens le formidable élan de solidarité et d’innovation de CNP Assurances. Nous avons vécu une expérience humaine exceptionnelle avec toutes nos parties prenantes, redoublant d’audace dans nos métiers et dans nos relations entre nous et avec les assurés.Ce moment inédit a accéléré tous les changements à l’œuvre dans l’entreprise, et les a rendus plus nécessaires, plus urgents et plus accessibles aussi. Il n’est pas question de revenir en arrière, au contraire ! Nous allons aller plus loin dans le déploiement du télétravail. Avec nos partenaires, nous allons capitaliser sur cette expérience du 100 % digital pour développer une relation sans couture avec les assurés tout au long de la vie du contrat. Pour enrichir notre proposition de valeur, trois groupes de travail s’attellent à renouveler l’offre en épargne/retraite comme en prévoyance/protection, et l’expérience client. Enfin, cette séquence inédite renforce notre responsabilité de grand investisseur et notre détermination à changer la donne en faveur de l’économie réelle, de la transition écologique, en un mot : au bénéfice de l’Homme.

 

Question 5/7 : CNP Assurances engage 300 millions d’euros dans la relance de l’économie. Pourquoi ?

Au cœur de la crise, CNP Assurances a participé, à hauteur de 24 millions d’euros, au fonds de solidarité créé par la profession pour permettre aux TPE et aux indépendants de résister. Demain, ils devront rembourser le prêt Trésorerie d’urgence garanti par l’État avec moins de revenus en face. Les entreprises non cotées et familiales, qui forgent le tissu économique, vont manquer de fonds propres. À l’initiative de CNP Assurances, les fonds d’investissement “NOVO” ont été réactivés par la Caisse des Dépôts. Ils mobilisent les assureurs à hauteur de 1,5 milliard d’euros pour renforcer les fonds propres des ETI et des PME, et soutenir les secteurs de la santé et du tourisme. CNP Assurances est l’un des plus gros contributeurs à ce programme de reconstruction économique et sociale du pays, et nous sommes fiers de favoriser la relocalisation de l’industrie de la santé, le financement des hôpitaux et des EHPAD au cœur de notre mission de protection des personnes.

 

Question 6/7 : CNP Assurances n’en finit pas de relever ses objectifs « verts ». Jusqu’où irez-vous ?

Jusqu’à la neutralité carbone de notre portefeuille d’investissements ! C’est l’engagement que nous avons pris à l’horizon 2050 en adhérant à la Net-Zero Asset Owner Alliance. Nous avons atteint la quasi-totalité de nos engagements climatiques à 2021 et renchéri sans attendre et sans hésiter. Notre plan de sortie définitive du charbon thermique est en marche. Nous allons doubler nos investissements verts – forêts, énergies renouvelables, green bonds, etc. – pour atteindre 20 milliards d’euros d’ici à fin 2023 et donner une vraie chance au climat de notre planète en redonnant du sens à l’épargne de nos assurés.
 

Question 7/7 : Dans sa nouvelle campagne de communication, CNP Assurances sort des cases pour assurer un monde plus ouvert. À quoi ? Pour qui ?

Nous sommes ouverts aux évolutions de la société. Aujourd’hui nos vies ne sont plus linéaires, certains font plusieurs métiers en même temps, la colocation n’est plus réservée aux jeunes, elle devient une alternative pour les retraités aux faibles moyens. CNP Assurances prend acte de ces nouveaux parcours, sans tabous ni jugements, pour protéger les personnes tout simplement. Nous sommes ouverts au monde, par notre modèle multipartenarial et international. Ouverts, nous le sommes aussi à notre nouvel actionnariat et à notre nouvel avenir aux côtés de La Banque Postale dans un grand groupe de bancassurance européen au service des territoires et des citoyens.